Le musée Fabre est le principal Musée d'art de Montpellier, ouvert au public en 1828 suite à une donation du peintre François-Xavier Fabre (1766-1837). C'est l'un des cinq ou six plus importants musées en région française. Il a le statut de musée de France, au sens de la loi n° 2002-5 du 4 janvier 2002.
Le bâtiment
Le musée a été installé en
1828 dans l'hôtel de Massilian, hôtel particulier du
XVIIIe siècle, situé à l'est de l'Écusson, le centre historique de Montpellier, et donnant sur l'Esplanade, à proximité immédiate de la Place de la Comédie. Au cours de son histoire, le musée s'est étendu autour du bâtiment originel grâce à des constructions du
XIXe siècle donnant sur l'Esplande et en absorbant un ancien Collège de
Jésuites de la fin du XVII
e siècle.
La rénovation de 2003
Le musée a été fermé de
2003 à
2007 pour permettre un agrandissement et une réorganisation des espaces, par une démolition intérieure et le déménagement de la bibliothèque. La rénovation a été conçue par le cabinet d'architecture de
Bordeaux Brochet-Lajus-Peyo associé à Emmanuel Nebout de Montpellier. L'inauguration officielle du musée a eu lieu le
3 février 2007, son ouverture au public le
4 février 2007. Les espaces d'exposition ont été portés de 3 000 à quelque 9 000 m² dont une salle d'expositions temporaires de 1 000 m². Une nouvelle aile a été créée pour la peinture contemporaine. Le circuit de visite a été entièrement repensé tout en mettant en valeur les décors subsistants du
XIXe siècle (grand escalier destiné par Fabre lui-même, salle des Griffons avec sa frise néo-étrusque, ancien appartement de Fabre avec plafonds peints et lustres). L'entrée se fait désormais par l'ancien collège de Jésuites, en retrait par rapport à l'hôtel de Massilian. Le hall d'entrée, situé sous la cour du collège, est décoré d'une mosaïque conçue par l'artiste
Daniel Buren. Les travaux ont coûté 62,7 millions d'euros, payés par l'État (15,5 millions), la région (2,8 millions) et la communauté d'agglomération de Montpellier, dont dépend aujourd'hui le musée. Une concession dans le musée a été accordée à la librairie
Sauramps, sur 120 m
2. Cette concession fait de Sauramps la première librairie privée accueillie au sein d'un musée public.
Les collections
Le fond comporte, en 2007, près de 1800 tableaux, 4000 dessins et 1500 gravures. Il est complété par une collection de plusieurs centaines de sculptures. Seules, 800 oeuvres sont en exposition lors de sa ré-ouverture de 2007.
Les collections ont été constituées autour de la donation originelle de Fabre au profit de la ville, ensemble considérable de tableaux et de dessins des périodes classique et néo-classique. Fabre est un peintre de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, formé à l'école de dessin de la Société des Beaux-Arts de Montpellier. Il est aidé par l'un des membres de cette dernière, Philippe-Laurent de Joubert, pour entrer dans l'atelier de David. Grand collectionneur de tableaux (Renaissance italienne et contemporains), il lègue l'ensemble à sa ville natale à la condition de créer un musée public. Il devient le premier directeur en y poursuivant une politique d'acquisition. La générosité de Fabre a ensuite fait des émules : l'agent de change Antoine Valedau (1777-1836) a légué un important ensemble de maîtres hollandais et flamands, Rubens, David Teniers, Gerrit Dou...En 1868 et en 1876 ,Alfred Bruyas (1821-1877) offre des toiles majeures d'artistes contemporains Gustave Courbet, Eugène Delacroix, Alexandre Cabanel, ce dernier offrant directement une toile à l'institution (le Phèdre). La famille du peintre montpelliérain Frédéric Bazille (1841-1870) a offert des toiles importantes de ce précurseur de l'Impressionnisme. Le musée a également reçu des dépôts du Musée du Louvre, du Musée d'Orsay et du musée national d'Art moderne. Venant couronner la rénovation sans précédent des années 2000, Pierre Soulages a offert 20 toiles emblématiques de sa peinture s'étalant à des années 50 à aujourd'hui, exposées dans deux salles qui lui sont consacrées.
Les collections modernes et contemporaines comprennent principalement des oeuvres de peintres comme Eugène Delacroix, Frédéric Bazille (13 oeuvres) et surtout Gustave Courbet, l'un des artistes-phare du musée (15 oeuvres, avec notamment le célèbre Bonjour Monsieur Courbet), et de sculpteurs modernes d'origine languedocienne comme Germaine Richier, morte à Montpellier en 1959 (La Montagne), René Iché et Aristide Maillol, et des artistes du mouvement Supports/Surfaces dont beaucoup sont nés dans la région (Claude Viallat, Vincent Bioulès, Daniel Dezeuze).
Références
Sources
- Emmanuel de Roux, « Le Musée Fabre agrandi et musclé », Le Monde, 3 février 2007, p. 26
- Le musée Fabre de Montpellier, Dossier de l'art n°137, 2007
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes